Itinéraire découverte
autour du Massif
de Thiescourt

Durant toute la Première Guerre Mondiale, le Massif de Thiescourt (Oise) fut l'objet de combats acharnés. La "Petite Suisse" devint le dernier rempart à la ruée allemande sur Paris.


LE CIRCUIT DU MASSIF DE THIESCOURT (environ 100Km)
D'octobre 1914 à mars 1917, le front se stabilisa sur une ligne passant par Lassigny, Tracy-le-Val et Bailly. Pendant ces deux années d'occupation, l'armée ennemie vécut sur les villes et les villages du Noyonnais, préparant les offensives, organisant la défense. Les forces françaises, quant à elles, s'efforcèrent de contenir l'envahisseur. De nombreux vestiges subsistent de cette guerre de position (carrières aménagées, postes de commandement, blockhaus, observatoires, abris, mais aussi cimetières, hôpitaux). En mars 1917, les Allemands se replièrent sur la ligne Hindenbourg non sans avoir pratiqué de nombreuses destructions sur leur passage. Les alliés occupèrent alors pendant un an les anciennes positions allemandes. Il reste de cette période de nombreux témoignages. Le 21 mars 1918, l'Allemagne reprit l'offensive. La tragique agonie du Mont-Renaud (29 avril-9 juin) et les terribles batailles du Matz (mars-août 1918) demeurent présentes dans les mémoires. De nombreux monuments glorifient le courage de nos soldats qui arrêtèrent l'armée allemande en marche sur Paris. Les victoires alliées de l'été et de l'automne 1918 repoussèrent l'ennemi bien au-delà de la ligne Hindenbourg. Le 11 novembre suivant, l'armistice était signé à Rethondes.
Chaque village du Noyonnais et du Compiégnois garde la marque de ce terrible conflit. Cet itinéraire retrace chacun des évènements de la Grande Guerre dans l'Oise.

 

Itinéraire

Départ de l'Hôtel de Ville de Compiègne. Prendre la Route Départementale 1032 en direction de Noyon (11Km).

A la sortie de Thourotte, aussitôt après le Pont du Matz où une borne "casquée" indique la limite de l'avancée allemande en 1918, prendre à gauche la D.15 en direction de Ressons-sur-Matz puis suivre Machemont.

1. Machemont

Le village de Machemont fut âprement disputé en septembre 1914 avant de devenir le secteur de cantonnement du 86ème Régiment d'Infanterie. Près de l'église du village, s'élèvent le Monument aux morts et un monument des 86e R.I., 38e R.I., 53e R.A. et 4e Génie où est inscrit "A la mémoire des braves tombés au champ d'honneur autour de Machemont, Attiche, La Carmoy et Ecouvillon".


Poursuivre la rue de l'Eglise puis, au carrefour, prendre à droite la rue de la Planquette pour rejoindre la rue de Saint-Amand. Continuer tout droit après avoir passé le domaine de Saint-Amand. De là, gagner la Ferme de Montigny distante d'environ 3Km.

Le hameau de Montigny, dont il ne reste aujourd'hui qu'un corps de ferme et quelques maisons en partie détruites, fut le lieu de cantonnement du 86ème R.I. ravitaillé par une voie ferrée de 0,60 pour Decauville. Un monument y fut élevé par le 86éme R.I., le 38ème R.I., le 53ème R.A. et le 4ème Génie "A la mémoire des braves tombés au champ d'honneur autour de la Carmoy". Ce monument porte l'inscription "Ils sont tombés là, fauchés par la mort au cours d'une ardente défense. O passants, enviez leur sort: ils ont régénéré la France." Par la qualité de son site, le hameau de Montigny figure comme une perle du Massif de Thiescourt.

Revenir en arrière et reprendre la D.15 en direction de Chevincourt et Ressons-sur-Matz (5Km). Au carrefour, suivre la D.15 vers Ressons-sur-Matz sur 200m puis tournez à droite. Poursuivre la D.142 jusqu'à Ressons-sur-Matz (7Km).
Hors circuit:
A Mélicocq, le Monument aux morts-crucifix, élevé par le Major et Madame Emerson-Withe le 20 juin 1920, porte l'inscription "C'est ici que les très durs combats des 9, 10, 11 juin 1918 et au prix des plus douloureux sacrifices, les soldats de la IIIème Armée (Humbert) ont définitivement arrêté l'ennemi dans sa marche sur Paris. Vous qui passez, découvrez-vous". Les bienfaiteurs américains de Mélicocq firent ajouter : "Honneur aux vaillants de la 53ème Div, 205ème, 112ème, 236ème, 319ème R.I., 243ème, 283ème R.A.C., 3/13ème Génie, 9ème Cuir. à pied, qui dans ces sanglantes journées sont tombés pour la sainte cause".
A Vignemont, 2.150 tombes et 2 ossuaires contenant 955 corps non identifiés constituent le cimetière français, 3.802 tombes et deux ossuaires contenant 1.531 corps forment le cimetière allemand.

2. Ressons-sur-Matz

Située en retrait des lignes françaises, Ressons-sur-Matz devint le lieu de cantonnement des troupes durant la guerre de position. Outre ses services d'intendances, l'armée y avait implanté un centre hospitalier qui dut évacuer le 27 mars 1918 lors de l'offensive sur le Matz. Les assauts se multiplièrent durant l'été (attaque allemande du 10 juin, contre-attaque des tanks de Mangin). Le 10 août, la contre-attaque française reconquit définitivement Ressons-sur-Matz.


Visite de la ville:
Le Monument aux morts de la commune se situe en face de l'Hôtel de Ville, à l'intersection de la D.82 et de la D.41. L'église, très endommagée lors du conflit, possède un vitrail représentant Jeanne d'Arc et des soldats en tenue bleu horizon.

Suivre la D.938 en direction de Lassigny. Après 7Km, prendre à droite la D.41 en direction de Canny-sur-Matz.
Sur la route:
A Ricquebourg, rue du Général Leclerc, une chapelle honore les victimes françaises de la Grande Guerre.
Hors circuit:
A Boulogne-la-Grasse (suivre la D.27 à partir de Roye-sur-Matz), le Château (rue de la Montagne) porte une plaque avec l'inscription: "Il y a 75 ans, Albert Ier roi des Belges, Raymond Poincaré président de la République, le Maréchal Joffre, en inspection au front, étaient au Château de Boulogne le 23 août 1915. En témoignage de cette rencontre historique et pour célébrer le 60ème anniversaire de Baudoin Ier, cette plaque a été posée le 3.XI.1990 en présence de S.E. l'ambassadeur de Belgique M. A. Cahen et de M. J-F Mancel député de l'Oise, président du Conseil Général [...]". Cette construction moderne édifiée par l'entrepreneur belge Charles Boulogne, fut en partie détruite lors des combats de 1918.
Le chemin poursuivant la rue du Mesnil mène à une table d’orientation décrivant le panorama et la Bataille du Matz (inaugurée le 12 novembre 1988).

3. Canny-sur-Matz

Situé en première ligne, Canny-sur-Matz fut le théâtre de violents combats en 1914 puis lors de la dernière offensive ennemie. Plusieurs vagues d'assauts allemandes (17-30 mars; 17 août 1918) et françaises (29 mars; 10 août 1918) réduisirent en cendres le village.

Visite du village:
Arrivé à Canny-sur-Matz, prendre la troisième route à droite (rue Pierre Diot). En remontant cette route qui se poursuit par un chemin de terre, des vestiges de champ de bataille subsistent sur la droite. A gauche, un petit chemin conduit au Monument du Bois Triangulaire. Orné d'un casque, ce monument porte l'inscription: "A notre fils René Rivière. A la mémoire des soldats de la 2ème Compagnie du 16ème Régiment d'Infanterie de Saint-Etienne (Loire), tombés et restés dans les fils de fer barbelés allemands qu'ils ont voulu franchir à l'attaque du Bois Triangulaire le 18 octobre 1914." Suivent huit noms: "René Rivière, sergent; Louis Georges, Gilbert Maubert, caporaux; Joseph Bonnet, Jean Brechoux, Mathieu Magand; J-M Michalon, J-B Tissier, soldats."

Regagner la D.938 par le même chemin et suivre Lassigny. Prendre 700m plus loin la première route à droite (D.590) en direction de Plessis-de-Roye (2,5Km).

Sur la route:
Sur le trajet menant à Plessier-de-Roye, le long d'une rangée de peupliers à gauche de la D.590, un vestige d'abri bétonné français témoigne de la guerre de position.

4. PLessis-de-Roye

Lors de la guerre de position, le village de Plessis-de-Roye se situait en première ligne française, constamment observé par les troupes ennemies depuis la butte du Plémont. Le recul allemand du 18 mars 1917 permit le retour des habitants parmi les militaires. L'offensive allemande de 1918 buttera de nouveau sur les positions de 1914. L'assaut du 30 mars 1918 sur le Plémont et Plessis-de-Roye, qui devait ouvrir la vallée de Matz, fut contenu derrière les murs du Parc du château. L'ennemi subit un revers lors de la contre-attaque française. Reprise et fortifiée, Plessis-de-Roye subit le 9 juin une attaque en masse précédée d'un bombardement par obus toxiques qui repousse les alliés. Plessis-de-Roye fut libérée le 21 août 1918 lors de la grande contre-attaque de la IIIème armée.


Visite du village:
Le village de Plessis-de-Roye porte encore les meurtrissures de la Première Guerre Mondiale. Face au Monument aux morts, se trouvent les ruines du Château dont les douves médiévales et les murs du Parc servirent d'abri aux français et aux Allemands. Cette propriété privée, témoignant de la violence des combats est visible de la route.
En 1917-1918, l'église de Plessis-de-Roye subit de nombreux bombardements qui l'anéantirent. Au lendemain du conflit, une nouvelle église Saint-Jean Baptiste fut construite en retrait des vestiges de l'ancienne transformés en cloître. La façade préservée des bombardements porte deux plaques en souvenir des violents combats de 1918: à droite du portail de l'église, une plaque ornée d'un cor de chasse porte l'inscription: "Plessier et Plémont. Ces deux piliers de la porte s'ouvrent sur le coeur de la France. Là, en mars - avril 1918, avec la division Barbot, le 56ème Bataillon de Chasseurs de Driant, commandant Herment en tête, commandant au Bois des Caures, a tenu. Honneurs aux braves et paix aux morts."

A gauche du portail, une plaque ornée d'une ancre de marine porte l'inscription: "A Plessier le Roye, le 30 mars 1918, le front allié étant rompu, sous la puissante offensive allemande, un bataillon du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc sous les ordres du chef de Bataillon Reboul, d'un seul élan contre attaque, enraya la ruée allemande sur l'Ile de France faisant 785 prisonniers et ornant son drapeau d'une sixième palme et de la fourragère aux couleurs de la Légion d'Honneur. Citation à l'ordre de l'armée n409 du 15 mars 1918."
A l'intérieur de l'ancienne église Saint-Jean-Baptiste, une plaque située à droite en entrant dresse la liste des enfants morts pour la France, tandis qu'à gauche, une plaque porte la dédicace de la nouvelle église (23 octobre 1932).

Témoignage:
"[...] Je prends à droite le petit chemin qui mène au Plessis-de-Roye. Du village, de la vieille église ogivale, il ne reste à peu près rien. Le château a coulé dans les douves, que ses pierres ont presque comblées. Un pan de la façade, toute dentelée par les projectiles, se dresse encore. Quelques sculptures de sa magnifique décoration Renaissance sont restées: bouquets de pierre déposés sur cette tombe du passé [...]" (d'après BORDEAUX H., la terre de France reconquise).
Continuer la D.590 jusquà l'intersection avec la D.142. Poursuivre à gauche en direction de Lassigny puis gagner Dives par la D.938 (3Km).
Hors-circuit:
A Lassigny, en direction de Fresnières (D.142), se situe la butte de la Tour Roland qui abritait un observatoire allemand. Occupée par les Allemands, Lassigny fut pendant trois ans en première ligne. Le repli ennemi du 18 mars 1917 réanima la commune pendant une trop courte année. Lassigny fut ravagée par l'offensive sur le Matz de 1918.
En direction de Roye, le Bois des Loges et le hameau du même nom furent le théâtre d’acharnés combats en octobre 1914. Le Kaiser Guillaume II étant venu en personne assisté à l’attaque de ses troupes pour la prise de Beuvraigne et de Roye.

Sur la route:
Au bout de la rue du Puits Berneux, à gauche de la D.938 en direction de Noyon, le cimetière allemand de Lassigny regroupe 1.777 corps.

5. Dives

Du château incendié en 1914 situé à côté de l'église (entrée de la rue de Montdidier), il ne reste que la façade ornée d'un portail richement sculpté (Propriété privée visible de la route). Dives est l'exemple même des villages-martyrs de la Première Guerre Mondiale. Reconstruit entièrement au lendemain du conflit, ses maisons de briques rouge témoignent de la nouvelle architecture picarde.

Poursuivre la D.938 en direction de Cuy, Suzoy, Larbroye puis Noyon.(10Km). Gagner le centre-ville puis la cathédrale.
Sur la route:
A Larbroye, le château du Petit-Ourscamp, ancien cellier des moines d'Ourscamp reconvertit au XVIème siècle en demeure de plaisance, aux caves médiévales fut incendié le 29 septembre 1914 par les Allemands (Propriété privée visible de la route).

6. Noyon

Le 30 août 1914 les Allemands occupèrent Noyon. La Kommandantur s'installa à l'Hôtel de Ville imposant restrictions, pillages, brimades, privations et déportations. Lors du recul stratégique de mars 1917, les Allemands firent sauter les digues les ponts sur la Verse et la Versette, occasionnant l'inondation des champs et la destruction des maisons avoisinantes.

Noyon libérée par les troupes françaises reçut alors la visite du Président Raymond Poincaré et devint pendant plusieurs mois le siège de l'Etat-Major de la IIIème Armée. La terrible offensive ennemie du 25 mars 1918 donna lieu à un bombardement intensif qui embrasa Noyon. Les Allemands réoccupèrent Noyon jusqu'au 28 août 1918 date à laquelle la ville fut définitivement libérée
.
Construite de 1145 à 1235, la cathédrale Notre-Dame de Noyon, de style gothique primitif, connut en 1918 un terrible bombardement incendiaire qui creva les voûtes et détruisit les toitures. Après vingt années de travaux, la cathédrale fut rouverte. A l'intérieur, dans la chapelle dédiée à Sainte Madeleine, une plaque porte l'inscription "Aux enfants morts pour la France - 1914-1918 -". Dans le transept sud, une seconde plaque porte l'inscription "To the glory of God and to memory of one million dead of the British empire who fell in the Great War 1914-1918 and of whom the greatest rest in France - A la gloire de Dieu et à la mémoire du million de morts de l'Empire Britannique tombés dans la Grande Guerre 1914-1918 et qui pour la plupart reposent en France".

Le Monument aux Morts de Noyon a été construit en béton, en ciment et en pierre calcaire. Le portail de la crypte est orné, sur son trumeau, d'un ange de la Victoire, et sur son linteau, du nom Noyon surmonté d'un blason flanqué d'une Croix de la Légion d'Honneur et d'une Croix de Guerre.

La coupole est ornée d'une frise constituée de quatre panneaux sculptée par le noyonnais Emile Pinchon en l'honneur de la ville martyre. Ces bas-reliefs représentent la prise d'otages du 29 septembre 1914, l'entrée des troupes françaises du 13ème Corps le 18 mars 1917, les ruines de Noyon le 25 août 1918 et la remise à la ville de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre le 10 juillet 1920 en présence du Maréchal Joffre. Le "cône d'obus" privé de son amorce, quant à lui, est orné d'étoiles, rappelant les douilles ciselées par les soldats lors du conflit.

Au 7 rue de L'Evêché, l'ancien palais épiscopal souffrit de la Grande Guerre, tandis que le pavillon Renaissance restait intact, l'aile XVIIème du être reconstruite. Devenu Musée du Noyonnais, le palais accueille au premier étage des illustrations de Noyon avant, pendant et après-guerre. Il contient, en outre, deux statues provenant de la Chartreuse du Mont-Renaud détruite lors d'une terrible bataille.

Rue de Paris, le mur de façade de l'ancien Hôtel Arnette de Charlonny (XVIIIème), aujourd'hui devenu l'école de musique, est orné d'une plaque portant l'inscription: "Guerre 1914-1918. En cette Hôtel, le Maréchal French, alors Général en Chef de l'armée Anglaise a établi son Quartier Général du 26 août 1914 au 28 août 1914".

Rue de Long-Pont, l'inscription latine que l'on pourrait traduire "C'est ainsi que le sort voulut qu'elle se relève après les combats" reste gravée sur le devant d'une marche du N°4. Elle signale la pose de la première pierre de la première maison reconstruite le 2 décembre 1919.

Rue d'Alsace-Lorraine, sur le mur extérieur de l'hôpital, à gauche de l'entrée, deux plaques rendent hommage aux combattants. Elles portent comme inscription "Ici, s'élevait le Quartier Cambronne, occupé par le 9ème Cuirassiers de 1894 à 1914, détruit au cours des combats de septembre 1918" et "Aux morts du 9ème Cuirassiers, défenseurs de Noyon, 1914-1918".

Au bout de la rue d'Alsace-Lorraine, la rue du Souvenir Français longe le Cimetière Militaire National français et le Nouveau Cimetière Britannique de Noyon. A l'entrée de ce dernier, une plaque métallique gravée explique au visiteur le récit de la guerre 1914-1918 sur le front occidental illustré d'une carte (en français et en anglais). La légende indique que "Ce cimetière fut établi après la guerre pour y regrouper les tombes des champs de batailles. 

Curiosité : Le cloître de l'Hôtel-Dieu ; Les colonnes Vauquelin et Sarazin.

Témoignage :
[...] Dans la nuit du 28 au 29 août (1914), le maire de Noyon fit avertir la population que la situation devenait critique à cause de l'approche des Allemands, tous ceux qui le pouvaient étaient invités à se retirer pour échapper aux tristesses de l'invasion. Ah! je devais les connaître de près, ces tristesses-là! [...] les femmes demi-nues, les enfants en larmes, les vieillards se traînaient, tous fuyaient, les yeux hagards, les uns sans le moindre bagage, les autres surchargés d'objets encombrants, quelquefois tristement ridicules à un pareil moment [...]" (d'après GODFROY L., Les cités meurtries).

Quittez Noyon par la R.N.32 en direction de Compiègne pour le Mont-Renaud (environ 3Km).

7. Passel, le mont Renaud

En dominant la vallée de l'Oise de ses 85m d'altitude, le mont Renaud devint un site stratégique de premier ordre lors du premier conflit mondial. Outre son panorama envié, la proximité de la Route Nationale 32, axe direct conduisant à Paris, lui donnait une importance considérable. Occupés par les Allemands dès le début du conflit, le mont Renaud, ancienne chartreuse, devint l'objet de violents combats lors de l'offensive ennemie de mars 1918. Le mont Renaud passera tour à tour aux mains des Allemands puis des alliés.

Situé le long de la Route Nationale 32, le monument élevé en l'honneur du 57ème Régiment d'Infanterie porte l'inscription "57ème R.I. le terrible que rien n’arrête à ses morts glorieux 1918". Sur le mur de l'actuelle ferme du mont Renaud, une plaque rappelle les combats livrés par la 35éme D.I.: "C’est ici que le 25 mars 1918 la ruée allemande fut brisée par l’héroïsme des troupes de la 35ème Division qui jusqu’au 30 avril 1918 barra à l’ennemi la route de Paris".

Hors-circuit:
A Passel, rue du Moulin, la Fontaine-Monument aux morts fut donnée par Henry de Boulancy, maire de la commune.

Poursuivre sur la R.N.32 jusqu’à Chiry-Ourscamp (environ 2Km).

8. Chiry-Ourscamp

Située sur la Route de Paris, Chiry demeura pendant près de trois années le dernier village allemand. Détruit presque totalement lors du repli allemand de mars 1917, ce "village-martyr" connut les cantonnements alliés, la Bataille du Mont-Renaud puis la retraite allemande. La commune de Chiry-Ourscamp reçut la croix de guerre en 1920.


Visite du village:
La Kommandantur de Chiry détruite en 1918 se situait rue Royale, au n°53 (proche d'un œil de bœuf témoin de cette époque). Dans le haut du village, le Monument aux morts témoigne des pertes militaires (63 noms) de la commune. Plus haut, l’église Nôtre-Dame de Chiry (monument historique ouvert pour l'office dominical), la Mairie et le Château Mennechet en partie ruiné (propriété privée visible depuis la route) gardent les stigmates des combats.

Témoignage :
"[...] Les obus s'y abattaient par rafales quand nous y entrâmes. Nous l'avons traversé, courant à l'abri des murs. Des Anglais brossaient leurs chevaux sous cette tempête avec un calme remarquable; on emportait des territoriaux blessés; des tuiles balayées par les 150 se brisaient autour de nous [...] Deux obus sifflèrent et j'entendis leur éclatement suivi d'un effondrement prolongé. "-Kapout Chiry! dit le poilu; dans quelques jours, si l'on demeure ici, il n'en restera rien!" C'était vrai, et toutes les petites richesses du pays étaient condamnées, vouées à la brutale destruction [...]" (d'après GAUDY, L'agonie du Mont-Renaud)

Hors-circuit:
Le site des Cinq Piliers, ancienne carrière en partie effondrée, fut richement sculpté comme en témoignent l'aigle impérial et le "monument de Bismarck". Cette propriété privée peut être visitée sur demande auprès de l’association Patrimoine de la Grande Guerre.

Poursuivre la R.N.32 en direction de Compiègne sur environ 2Km, puis tourner à gauche en direction d'Ourscamp en empruntant la R.D.48 (2,5Km).
Sur la route: Le Château de la Source, situé en bordure de la Route Nationale 32, détruit en 1918, porte encore une inscription sur le perron (ouverture tous les jours de 9h à 17h, visite sur rendez-vous hors-saison).

9. Ourscamp

En 1914, l'ancienne abbaye cistercienne était devenue un grand établissement industriel. La filature d'Ourscamp devint le lieu de cantonnement des troupes allemandes. Incendiée en février 1915 par un obus français, la filature ne sera pas reconstruite au lendemain de la Grande Guerre. Victime de cet incendie, l'aile droite de la maison abbatiale, dite Aile de Gesvres, demeure non restaurée. Visite de l'abbaye d'Ourscamp, classée monument historique, de 9h à 12h et de 14h à 17h en été, sur rendez-vous hors saison.

Témoignage:
"[...] L'ordre fut donné à plusieurs batteries françaises de faire, à un signal donné, converger sur ladite usine leur feux les plus savamment repérés. En effet, mercredi soir, après quelques obus incendiaires qui éclairèrent tout de suite le point à viser, plusieurs centaines d'obus furent envoyés sur la malheureuse usine où les officiers voyaient à la lunette les Allemands accourir affolés pour essayer de sauver leur matériel. Ils ne réussirent qu'à faire tuer un nombre probablement sérieux de leurs soldats et, à dix heures du soir, l'usine et tout ce qu'elle contenait n'était plus qu'un monceau de décombres [...]" (d'après La Gazette de l'Oise n14, 21 février 1915).
Quitter Ourscamp par la D.48 en direction de Carlepont (3,5Km). Après avoir traversé dans sa largeur la Forêt Domaniale d'Ourscamp-Carlepont, rejoindre le centre de Carlepont par la D. 145 (rue Saint-Eloi).

10. Carlepont

Inauguré en 1932 sur l'emplacement de l'ancien cimetière, le Monument aux morts de Carlepont rend hommage à ses quarante-quatre enfants morts pour la France. Proche de là, l'église reconstruite porte une plaque où est gravée l'inscription "Ici, à Carlepont, le 16 septembre 1914, le Régiment de Marche de Zouaves de Niessel, qui a formé le 9ème Régiment de Zouaves, a reçu le baptême du feu. Hommage des survivants à leurs camarades disparus, 18 juin 1950." L'église de Carlepont renferme deux vitraux représentant l’ancienne église et la défense de Carlepont par les Zouaves en 1914. Proche de l'église, les ruines du château et les impacts d'éclats d’obus et de balles sur les maisons témoignent de la violence des combats.

Suivre la D.130 située en face du Monument aux morts (rue du Général Leclerc) et gagner Tracy-le-Val (3Km).

Sur le trajet:
Tracy-le-Val, une borne "casquée" indique la limite de l'avancée allemande lors de l'offensive de mars-avril 1918.

Curiosité:
Le Château de Bernanval et son plan d'eau.

Après 1Km dans le village, quitter la D.130 et poursuivre en direction de Tracy-le-Mont par la D.16. Deux cents mètres après le carrefour suivant, dans le grand virage, suivre à droite la rue de Bernanval (la Ferme de Bimont). Suivre la route goudronnée, passer devant le réservoir de "la Source Poitevin" et gagner le hameau de Bernanval (700m).

11. Le hameau de Bernanval

Dans le hameau, une habitation d’infirmerie comme l'indique son enseigne "A la Pansée" suivie du quatrain:
"Que la fièvre te ronge ou que tu sois blessé
Qu'il t'arrive parfois d'être trop harassé
Entre ici, bon poilu, de chacun tout effort
Sera de te guérir et te rendre plus fort"
(cette propriété privée est visible de la route).

Avant le cul-de-sac, suivre le chemin forestier à droite en montant, passer la cabane des chasseurs jusqu'à la barrière de la ferme de Bimont (700m). Suivre à pied le deuxième chemin en partant de la gauche où, à environ cent cinquante mètres se trouve le Monument de Bernanval.

Le Monument de Bernanval fut érigé en l'honneur de trente régiments français à l'emplacement même de l’ancien cimetière militaire français. A ses cotés, se trouve une stèle du 11 bataillon du 2ème Zouaves en l’honneur des soldats morts pendant les combats du Bois-St-Mard en 1914.

Revenir en arrière et regagner la D.16. Poursuivre la montée en direction de Tracy-le-Mont.

12. Tracy-le-Mont

Tracy-le-Mont garde son cachet de village picard. Ses maisons de pierres blanches lui confèrent une identité que les autres villages ont perdue lors de la guerre. Le long de la Grand'Rue, notamment à l'angle de la Place Aristide Briand où s'élèvent le monument aux morts et l'église, des vitrines présentent des photographies de Tracy-le-Mont d'avant-guerre.

Hors circuit:
Les carrières souterraines de la Maison du Garde située rue des carrières, servirent de cantonnement aux troupes françaises pendant toute la durée du conflit. Aménagées par la municipalité et l’Association Patrimoine de la Grande Guerre, elles peuvent se visiter sur demande auprès de l’Office du Tourisme de Compiègne.
Le Cimetière Militaire national de Tracy-le-Mont (suivre la D.16 en direction d'Attichy puis la première route à gauche). Ce cimetière est probablement le cimetière français le plus important du Noyonnais: 1.158 militaires français y reposent !

Regagner la D.16 et reprendre le chemin inverse. Suivre Ollencourt par la D.40, puis Compiègne sur la D.130. Traverser la Forêt Domaniale de Laigue en suivant Ollencourt puis Choisy-au-Bac par la D.130 (9,5Km). De là, suivre la direction de Francport et de Rethondes et du "Carrefour de l'Armistice" par la D.81 (3Km). Passer le pont de l'Aisne au Francport et pénétrer dans la Forêt Domaniale de Compiègne pour rejoindre la Clairière de l'Armistice (1Km).

Sur le trajet:
Le hameau de Cosne,
Le Château de Royaumont (à Choisy-au-Bac).

13. Compiègne - Armistice

La Clairière de l'Armistice et le mémorial.

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