Les bombardements sur l'Oise

Durant la Grande Guerre, le département de l'Oise connaîtra des bombardements tactiques et stratégiques.

Le bombardement des villes de l'Oise
Durant la guerre de position (septembre 1914 - mars 1917), la menace du bombardement touche les communes de l'Oise proches du front, tant du côté français par les Allemands (Ribécourt, Tracy-le-Val) que du côté Allemands par les Français (Bailly, Chiry-Ourscamp, Dreslincourt).
Ainsi, les bombardements par l'artillerie allemande détruiront les églises de Ribécourt de Tracy-le-Val, tandis que ceux de l'artillerie  française détruiront la tour Mennechet à Chiry, incendieront la filature d'Ourscamp.
Au-delà des lignes, à quelques kilomètres derrière le front, le risque est aussi présent. Compiègne, la première, subi les effets des bombardements par l'aviation allemande qui, dès 1915, rappelle aux populations civiles et militaires la présence de son armée aux portes de la cité. Ainsi, les 26 avril 1915 et 26 juillet 1916, Crépy-en-Valois est la cible de l'aviation ennemie, blessant plusieurs personnes et tuant une autre.
La terreur suscitée par ces bombardements incite les Allemands à intensifier leur action. En juin 1915, Compiègne est bombardée par une pièce à longue portée de calibre 380 installée en forêt de Coucy-le-Château (Aisne). Outre les avions et les canons, l'Allemagne utilisera les zeppelins pour bombarder les villes de l'arrière. Le 17 mars 1917, alors que l'armée allemande effectuait son rempli sur la ligne Hindenburg, un zeppelin est abattu au-dessus de Compiègne. Sa carcasse fera la une des journaux nationaux.

Consécutivement au repli sur la ligne Hindenburg, la menace des bombardements sur le Compiégnois s'écartera entre mars 1917 et mars 1918. Les mesures de sécurité prises dans la zone proche des combats sont alors appliquées dans le Noyonnais libéré. Elles ne seront pas inutiles comme le montre le bombardement de Noyon par trois avions allemands le 19 décembre 1917.

Consigne pour l'extinction des lumières à Noyon, novembre 1917
1. la nuit est comptée de 17 heures à 7 heures.
2. au signal d'alerte, la circulation dans la rue doit cesser ; toutes les lumières des divers services militaires et de la population civile doivent être immédiatement et complètement éteintes sous peine de sanctions disciplinaires pour les militaires ou de contravention pour la population civile.
3. Le signal d'alerte est le même que pendant le jour : il est donné du haut du beffroi de l'hôtel de ville par une trompette d'alarme (clairon à gaz) sonnant des appels de notes ayant trois secondes de durée chacune. Cet appel double est répété avec des intervalles de cinq secondes. Tant que dure l'alerte, le signal est répété de trois en trois minutes.
La fin de l'alerte est donnée par une sonnerie très prononcée sur la note grave.
4. En outre de l'extinction absolue des lumières et de l'interruption de la circulation dans les rues, il est recommandé aux militaires et aux civiles de descendre dans les caves voûtées marquées par des écriteaux et dont la reconnaissance a dû être faite   par les chefs de service en exécution des ordres donnés au rapport de la place du 20 juin 1917.
5. La présente consigne sera dictée au rapport de la place, affichée à l'hôtel de ville et portée à la connaissance de la population par la municipalité.

Avec les dernières offensives de 1918, l'Oise est de nouveau la proie des bombardements. Plusieurs centaines d'obus de pièces à longue portée, de torpilles et de bombes d'avions ou de zeppelins tomberont sur Compiègne, notamment en juin et août 1918. La présence de l'Etat-Major Général (d'avril 1917 à mars 1918), puis du Quartier Général de la 3e Armée dans le palais de Compiègne accentuera le bombardement de la ville par de véritables raids de nuit par les "gothas". Ainsi, le monument impérial et son parc seront au total touché 144 fois par les tirs ennemis.


D'avril à juin 1918, les bombardements sur Beauvais occasionneront 36 morts civiles et militaires ainsi que la destruction d'une centaine de maisons.
Crépy-en-Valois, quant à lui, recevra 317 bombes dans la seule nuit du 1er au 2 juin 1918, puis verra la destruction de l'usine Clair par un incendie dans la nuit du 3 au 4.
Breteuil, Crévecoeur-le-Grand sont aussi bombardés tout comme Pierrefonds dont la chapelle du château, le chœur de l'église et l'hôpital militaire installé dans le parc de l'ancien Hôtel des Bains (20 août 1918) seront touchés.
Ainsi, durant tout le conflit, les villes de l'Oise auront payé le lourd tribut d'une "guerre à outrance" prônée par Ludendorff.

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